Le Docteur Christophe Cermolacce, chirurgien orthopédiste à l'Institut de la Cheville à Paris (ICP Paris) - Clinique Jouvenet/Ramsay Santé et à l’Institut de Chirurgie Orthopédique et Sportive à Marseille (ICOS Marseille), a récemment partagé son expertise dans une interview accordée au Parisien, par Yann Foreix dans la série vidéo Biclou.
Il alerte sur une problématique préoccupante : l’augmentation des accidents graves impliquant des cyclistes, souvent liés à la consommation d’alcool.
Sur les plus de 40 000 cyclistes blessés en France l'an dernier, dont 2 500 grièvement, une part importante aurait pu éviter douleurs, blessures graves et longues périodes de rééducation. Selon les données officielles de la sécurité routière, 4 % des accidents de cyclistes sont attribués à l’alcool. Toutefois, ce chiffre est sous-estimé car les cyclistes accidentés sont rarement soumis à des tests d’alcoolémie, contrairement aux automobilistes.
Le Docteur Christophe Cermolacce souligne que ces comportements à risque touchent particulièrement les jeunes dans les grandes villes comme Paris, Marseille, Lyon ou Bordeaux où le vélo est devenu un moyen courant de déplacement nocturne après des soirées festives.
"Dans le secret du cabinet, les patients confessent : ils ont chuté à vélo parce qu’ils avaient trop bu. Les conséquences sont parfois dramatiques", affirme-t-il.
Les blessures les plus fréquentes incluent des fractures complexes, notamment des deux malléoles, des luxations sévères ou des dégradations articulaires accélérées. "Ces jeunes, âgés de 15 à 20 ans, risquent de porter des séquelles à vie, avec des arthroses précoces, des prothèses ou des blocages articulaires avant 50 ans", avertit-il.
Au-delà de l’impact médical, le coût social et professionnel est considérable. Une fracture sévère de la cheville ou du pied peut éloigner une personne de son travail pendant plusieurs mois, avec des complications parfois durables.
Le Docteur Christophe Cermolacce insiste sur l’importance du port du casque, mais aussi sur une prévention accrue et une sensibilisation des cyclistes aux risques de l’alcool. "L’alcool ralentit les réflexes, rend impossible l’anticipation d’une chute et aggrave les blessures en cas d’accident".
Ce témoignage rappelle que la sécurité à vélo ne se limite pas à l’équipement ou aux infrastructures : elle passe aussi par une conduite responsable.
Retrouvez l'intégralité du reportage du Parisien, la série "Biclou", en suivant ce lien :https://www.youtube.com/watch?v=siNOu5EhZQ8